6 octobre 2018 – Du Grand Routier de la Mer aux SIG : outils de navigation et travaux cartographiques en Vendée

Journée organisée par François-Xavier Brochard, Bernard de Maisonneuve et Jean Rousseau

En juin 2018, les skippers de la Golden Globe Race quittaient les Sables-d’Olonne pour un tour du monde à la voile en solitaire, sans escale et … sans électronique. Les coureurs en revenaient donc à l’usage de cartes papier, du compas et du sextant, opérant ainsi un retour aux techniques fondées sur le calcul et l’observation directe de l’environnement.

Pendant des siècles en effet, le soleil ou les étoiles furent les seuls repères du marin lorsque le rivage était hors de vue. Cette navigation astronomique prenait le pas sur la navigation côtière, la première substituant la position des astres aux amers utilisés pour la seconde. Dans ce domaine, avec son Grand Routier de la mer, maintes fois réédité pendant trois siècles, le navigateur Pierre Garcie, dit Ferrande, né à Saint-Gilles-sur-Vie vers 1433, a fourni à la communauté des marins de véritables « instructions nautiques ».

Par ailleurs, qu’elle soit maritime ou terrestre, la navigation suppose des cartes un tant soit peu exactes. Celles de Masse dès la fin du XVIIe pour le littoral bas-poitevin, puis celles de Cassini à la fin du XVIIIe s. et au début du XIXe s., en fournissent de beaux exemples. Mais sait-on qu’avant ces travaux, la victoire de Louis XIII contre Soubise en 1622 avait attiré l’attention des géographes et des graveurs du roi sur l’île de Rié ?

A compter du XIXe s., aux intérêts militaires (cartes d’état-major) ou fiscaux (cadastre) de l’État, s’ajoutent la curiosité des érudits locaux et l’attention des scientifiques pour le territoire : historiens, géographes, géologues, botanistes, …tous s’emploient dès lors à le cartographier. Dans la seconde moitié du XXe s., la photo aérienne puis la photo satellite autorisent des cartes à la précision sans précédent ; aujourd’hui, les technologies du numérique permettent, via les systèmes d’informations géographiques (SIG),  de recueillir, de stocker, d’analyser et de présenter toutes sortes de données géolocalisées, offrant ainsi des outils précieux pour l’aménagement du territoire, la gestion des infrastructures, la recherche scientifique.

La Société d’émulation vous propose d’évoquer cette histoire de la cartographie en lien avec l’histoire vendéenne, de rencontrer des acteurs de la vie du port de Saint-Gilles, la ville d’origine de Garcie-Ferrande.

ESPACE NOTRE DAME DE LA VIE – 17 Rue Gautté – 85800 St-Gilles-Croix-de-Vie

Communications :

Introduction à l’histoire de la cartographie, suivie de L’image et le calcul, avec Pierre Garcie, par Bernard de Maisonneuve, auteur de « Pierre Garcie dit Ferrande; le routier de la mer » (CRHIP, 2015)

Les premières représentations cartographiques de l’île de Rié sous Louis XIII, par Patrick Avrillas, auteur de « Louis XIII et la bataille de l’isle de Rié » (Geste, 2013)

La montre et le cartographe – comment définir la longitude en mer (XVIIe-XVIIIe siècles) ? par Olivier Sauzereau, astrophotographe, historien des sciences, coorganisateur du festival Astrolys à La Chapelle-aux-Lys

Les tribulations de la carte géologique départementale de la Vendée au XIXe siècle, Gaston Godard, chercheur à l’institut de Physique du Globe

Des cartes géologiques de la France à 1 : 50 000 du XIXe au Référentiel Géologique de la France du XXIe siècle, par Jean-Marc Viaud, co-auteur de cartes géologiques de la Vendée

Après-midi :

Visite de la capitainerie  (présentation de la SEMVIE qui gère le port), accès et à la vedette de la SNSM ; présentation de  Team Vendée, école de formation aux métiers de la course en mer, par Estelle Graveleau, directrice du Team ; présentation de diverses applications cartographiques modernes (navigation, météo, …) et de positionnement satellite, par Benjamin Dutreux, skipper) ; visite de l’Atelier de la Sardine (musée consacré à la pêche à la sardine, et espace de dégustation); démonstration de nocturlabe et de sextant.