Bernard Berthod, conservateur du musée de Fourvière
L’objet liturgique est un objet antinomique. Il est par définition un objet dont on a l’usage au cours des célébrations liturgiques. C’est aussi un objet qui sert, un objet utile, dont l’origine est quelque fois triviale : une assiette, une cuiller, un mouchoir ! Très rapidement il devient un objet d’art, témoin de l’artisanat local et de la pratique artistique. C’est enfin un objet « sacré » sur lequel est plaquée une symbolique. Cette quadruple attribution ouvre sur une problématique : objet domestique // objet d’art // objet sacré // objet symbolique.
C’est l’essence même de ces objets qui les a protégés jusqu’au XXIe siècle. Paul VI et un grand nombre de Pères conciliaires ont réaffirmé la place indispensable de l’objet beau et utile dans le culte catholique. Ils ont recentré la dimension symbolique sur l’objet « signe ».