Dossier Patrimoine religieux

de « Recherches vendéennes N° 29 » (2024)

Laurent Blanchard,
LE PATRIMOINE RELIGIEUX, UN BIEN COMMUN
Les églises, leurs objets cultuels et leurs œuvres d’art sacré n’appartiennent plus seulement à leurs légitimes détenteurs, mais ils tendent à devenir un bien commun, en dépit de l’effacement de l’Église dans la société. Le développement de la notion de patrimoine les inscrit en effet dans l’héritage national, tandis que la loi de 1905 de séparation des Églises et de l’État a, de fait, consolidé le régime toujours actuel de gestion commune des biens et objets affectés jusqu’alors au culte. En partageant la responsabilité de cette gestion entre propriétaire et affectataire, la loi favorise leur conservation et, dans les cas les plus remarquables, la protection au titre des Monuments historiques renforce leur intégration au patrimoine national.

Louis Cazaubon,
LES MARQUES DU CHRISTIANISME DANS LE PAYSAGE VENDÉEN

Nous pensons bien connaître le paysage vendéen. Le revisiter à la recherche des marques concrètes laissées par le développement puis par l’enracinement du christianisme sur notre territoire, depuis son avènement dès la fin de l’Empire romain, nous les fait découvrir nombreuses, parfois évidentes, parfois discrètes, mais bien réelles dans la Vendée d’aujourd’hui.

Anne Billy,
LES VITRAUX DES ÉGLISES PAROISSIALES :
UNE RESSOURCE POUR L’HISTOIRE DE LA VENDÉE ?

L’étude de tous les vitraux des églises paroissiales de la Vendée est en cours. Après un recensement très complet et une description soignée, c’est leur approche globale qui permettra d’en identifier les caractéristiques. Éclairage en avant-première et questions de méthode.

Julien Boureau et Marie Ferey,
TOILES PEINTURES DE CHEVALET DES ÉGLISES DE VENDÉE

L’incroyable diversité de la peinture dite de chevalet, qui est présente dans les églises, n’avait jamais fait l’objet d’une étude systématique avant celle qu’entreprend l’Inventaire général. Son abondance, sa dispersion, de sévères jugements de valeur ont été autant d’obstacles à dépasser pour en apprécier les plus beaux morceaux, mais aussi pour comprendre le goût de chaque époque, la faveur de certains thèmes, la circulation des copies, l’influence des ateliers comme celui des catalogues commerciaux. Une page d’histoire de l’art surgit de cette étude qui met en valeur des œuvres remplissant toujours leur rôle initial et constituant de fait aussi un très grand musée vivant.

Christian Gendron
CINQ SIÈCLES D’ORFÈVRERIE RELIGIEUSE EN VENDÉE, XVe -XXe SIÈCLE
ÉTUDE PRÉLIMINAIRE

D’identification en recensement, la connaissance de l’orfèvrerie religieuse a beaucoup progressé en Vendée depuis un demi-siècle. En dépit des guerres, les pièces anciennes y sont nombreuses, quant à celles postérieures au concordat de 1801, elles témoignent du goût alors affirmé pour le néo-gothique. Ces milliers de pièces reflètent le dynamisme de l’affirmation catholique de la Vendée, mais elles n’ont plus autant d’usage et dépendent donc aujourd’hui des mesures conservatoires prises en leur faveur.

Jean-François Henry,
LE VŒU DU CAPITAINE CADOU ET DE SON ÉQUIPAGE
UN TABLEAU DE L’ÉGLISE NOTRE-DAME DU PORT (1847, ÎLE D’YEU)

Sans connotation religieuse apparente, en dehors d’une inscription évoquant un « vœu », une très belle peinture d’un navire en grande difficulté sur une mer démontée pouvait passer pour une simple marine. Son étude confirme qu’il s’agit bien d’un ex-voto. Le patrimoine religieux maritime a en effet comme particularité d’avoir développé l’usage de la représentation réaliste des accidents auxquels ont réchappé les donateurs. Ces tableaux apportent aux églises le témoignage concret du tragique de la vie comme celui de la foi et de l’espérance des marins qui, par ailleurs, savaient ce que solidarité voulait dire. Un jour sauveteur, un autre sauvé, Cadou, le pieux capitaine, avait déjà affronté la mer en secourant des naufragés.

Jacques Santrot,
L’« INTRUSION » DE L’ART CONTEMPORAIN DANS LES ÉGLISES DE VENDÉE, 1944-2024

De l’artisan du village sollicité par sa paroisse, aux artistes de renom que cherchent à attirer curés ou évêques, ceux qui répondent aux commandes d’art sacré ne contribuent pas forcément à l’art contemporain dont l’apparition, « l’intrusion », doit surmonter les habitudes pour finalement convaincre. Néanmoins, avant même la réforme liturgique qui allait favoriser la commande et lui donner sa chance, l’art contemporain avait déjà percé et trouvé sa place dans quelques églises.