de « Recherches vendéennes N° 29 » (2024)
Olivier Rialland,
CINQ SIÈCLES DE PARCS ET JARDINS EN VENDÉE (INTRODUCTION)
Il n’est pas de plus bel art que l’art des jardins. N’est-il pas fait à la fois de science et de poésie, d’invention et de souvenir, de logique et de fantaisie ? Nul champ n’est davantage offert aux spéculations de l’intelligence, comme à l’envol du rêve. (Ernest de Ganay, « Charme des jardins anciens », L’Illustration, 28 mai 1932, n° 4656)
Pauline Retailleau,
UNE RÉALITÉ PLURIELLE : LA NOTION DE CHÂTEAU EN VENDÉE
« Château »…, ce nom désigne aussi les maisons d’ingénieur des houillères, manifestant leur rang et celui de leurs hôtes à côté de celles des porions et, plus loin, des corons des mineurs. C’est dire que le terme de château, et ce depuis fort longtemps, sert d’abord à distinguer un type d’habitat. À l’origine défensif, il s’ouvre prudemment sur l’extérieur tandis que des armes toujours plus puissantes ruinent son intérêt militaire. Se revendiquant de plus en plus palais, même miniature et champêtre, il adopte, en Vendée en tout cas, les caractéristiques qui en font le « logis bas-poitevin », puis survit à la Révolution et connaît un bel essor au premier siècle démocratique.
Marion Blanchet,
LES JARDINS VENDÉENS PERCEPTIBLES AU PREMIER CADASTRE (1808-1846)
Le cadastre napoléonien (1808-1846) est bien souvent la première représentation détaillée d’un lieu. L’approche globale des parcs et jardins qu’il offre confirme l’entourage jardiné des 740 châteaux recensés en Vendée. Plutôt modestes et aux formes régulières, ces jardins sont l’héritage d’aménagements séculaires. Pourtant, du début à la fin de la cadastration – dont les plans ne sont pas mis à jour – des mutations sont manifestes, car des parcs paysagers commencent à apparaître.
Pierre Legal,
MODERNISATION DES LOGIS ET CONSTRUCTION DES CHÂTEAUX (1800-1914)
Parcs et jardins sont presque toujours complémentaires d’un château ou d’un logis qu’ils mettent en valeur. Leur développement prolonge en quelque sorte les soins qui sont accordés aux châteaux. Cet article souligne que ces derniers dépendent à leur tour des revenus de leur domaine, c’est-à-dire d’une situation économique et juridique dont les équilibres expliquent aussi bien leur situation florissante, à la veille de la Révolution, que la crise révolutionnaire, la recomposition qui s’ensuivit sous l’Empire et la Restauration, enfin un nouvel essor jusqu’à la guerre de 1914.
Olivier Rialland
L’ADOPTION DU STYLE PAYSAGER DANS LES PARCS ET JARDINS DE VENDÉE AU XIXe SIÈCLE
Longtemps fidèles à des formes géométriques plus ou moins élaborées, les parcs et jardins, à la charnière des XVIIIe et XIXe siècles, se prétendent plus proches de la nature. À partir des années 1830, cette mutation se prolonge dans une nouvelle manière de concevoir et d’aménager l’environnement des châteaux, le style paysager : leurs parcs intègrent désormais également les paysages alentours qui, masqués ici ou découverts là, participent à leur composition et à leur animation.
Yves-Marie Allain
LA PALETTE VÉGÉTALE ARBORÉE DES PARCS DU XIXe SIÈCLE EN VENDÉE
Reconstituer la liste des arbres choisis à la création d’un parc suffit-il pour en comprendre l’esprit ? Yves-Marie Allain montre ici que de multiples facteurs interviennent et que l’évolution des parcs est constante. À la disponibilité des essences, historiquement datée pour chacune d’elles, s’ajoutent les choix esthétiques et les effets de mode qui déterminent les décisions, tantôt mûrement réfléchies par un propriétaire ou son paysagiste, tantôt subrepticement imposées par un pépiniériste ou un jardinier.
Pauline Retailleau,
LES JARDINS DE LA BONNIÈRE À MOUCHAMPS
Connue au moins depuis le début du XVIIe siècle, la Bonnière est reconstruite autour de 1800 et représentée par Clemenceau de La Serrie qui fixe les traits d’une charmante demeure. Le jardin, alors régulier et sans doute encore proche de ses origines, est recomposé dans la seconde moitié du XIXe siècle tandis que le château est modernisé.
Laurent Blanchard,
LE JARDIN DU BOISTISSANDEAU AU XVIIIe SIÈCLE, « DES EMBELISSEMENTS TRÈS CONSIDÉRABLES
Le Boistissandeau est connu par les visites qu’y aurait faites Réaumur, puis par le massacre de certains de ses occupants pendant la Guerre de Vendée. En soi, le lieu – qui donne aujourd’hui une impression crépusculaire – dispose pourtant d’atouts fabuleux. La vieille demeure noble, entièrement reconstruite au XVIe siècle, a été progressivement entourée d’un grand grand écrin de verdure jusqu’à son apogée, au XVIIIe siècle : celui-ci renvoie aux principes déployés pour les jardins de Versailles au XVIIe siècle, qui en font un très grand parc classique de notre région.
Olivier Rialland
LA DÉBUTRIE À ROCHETREJOUX : UN VASTE PARC AGRICOLE ET PAYSAGER PRÉSERVÉ
Si le château de la Débutrie a connu des évolutions majeures au cours de âges, il en va de même de son parc. Les cadastres levés à Rochetrejoux en 1825 et au Boupère en 1840 montrent qu’il est alors encore essentiellement régulier, même s’il possède un jardin anglais. Ces observations sont entièrement remises en cause dès 1846 par un remodelage complet et colossal, confié au paysagiste André Leroy. Désormais, un vaste parc agricole et paysager illustre le nouveau style propre à cette époque.