Arnaud Jaulin, maître de conférences à l’Université.
Les cloches, entendues mais souvent invisibles, sont loin d’être toutes inventoriées. La Vendée en compte plus de mille dont une soixantaine antérieures à la Révolution, et l’une des quinze plus anciennes du Centre-Ouest. Si Reine-des-anges à Luçon, merveilleux bourdon de plus de cinq tonnes, compte parmi les dix plus lourds de la façade Ouest, les églises du diocèse abritent aussi huit cloches d’au moins deux tonnes. Les cloches servent à affirmer des pouvoirs autant qu’à annoncer les offices, à scander le temps ou à accompagner la vie communautaire. Certaines se distinguent, s’appelant Napoléon ou commémorant les soldats disparus au front pendant la Première Guerre mondiale.
Il faut poursuivre l’inventaire des cloches et leur protection, puis les restaurer avec justesse. Associer musiciens et artistes contemporains à des clochers « à haut potentiel » permettra de continuer à transmettre des messages de paix et à vivre un temps commun à tous dans une société happée par des formes de communication individuelle.