Texte de Bernard Callebat, Professeur de Facultés – Directeur des Études Doctorales et Postdoctorales. Lu par Romain Trichereau, Chargé de conférences de l’ICES – Secrétaire général du CRICES.
Déjà, dans le passé, l’usage des lieux religieux à des fins profanes a fait surgir un débat sur l’affectation réelle et la pérennité des églises et autres monuments de culte. Au Moyen Âge, les autorités ecclésiastiques s’employèrent à réaffirmer leur sacralité, pour empêcher leur transfert dans la sphère séculière. Il s’agissait d’écarter le profane, susceptible d’altérer, voire de détruire le sacré. Pourtant, sa privatisation a pu paraître, un temps, comme le seul moyen de le préserver de la désinvolture cléricale. Et si la chose a pu prendre, parfois, un caractère festif, cette transgression, pour ainsi dire, n’a pas fait perdre le respect qui lui était dû. Il est vrai que la matière est obscure et invite à exercer, dans l’examen historique, un discernement risqué. Car, sur le fond, qu’entend-on par usage non cultuel ? Par le vocabulaire, on touche aux problèmes d’origine les plus irritants dont se fait encore l’écho la jurisprudence de la Cour européenne des Droits de l’homme.