Notre histoire depuis 1854

    Créée en 1854, la Société d’Émulation de la Vendée est dépositaire d’une longue tradition d’érudition. Elle s’est donné à l’origine un objectif pour le moins ambitieux : œuvrer au « développement de l’agriculture dans ses branches diverses, à l’encouragement et au progrès de l’industrie, des lettres, des sciences et des arts » (statuts de 1854).
    Conçue tout à la fois comme un cercle de réflexion et un organe d’impulsion économique rassemblant plusieurs centaines de membres, la Société soumettait aux pouvoirs publics ses propositions dans les domaines les plus variés.

    Développer l’agriculture…
    Durant ses premières décennies d’existence, elle a toutefois fait porter l’essentiel de ses efforts sur l’agriculture. Elle s’est par exemple intéressée au développement de l’élevage équestre, activité importante en Vendée mais insuffisamment soutenue aux yeux des membres de la Société (cette dernière a ainsi proposé puis soutenu la création d’une école de dressage à La Roche-sur-Yon (alors Napoléon-Vendée), qui devait permettre aux éleveurs vendéens de vendre à meilleur prix leurs bêtes une fois dressées.
    La Société s’est aussi efforcé d’encourager l’agriculture vendéenne en réfléchissant aux meilleures méthodes de culture, d’élevage, d’amendement des sols, etc., en rendant compte d’expériences menées en ces domaines ou encore en récompensant les meilleurs productions locales, au moyen de prix distribués lors des concours agricoles. Dans le même ordre d’idées, elle a cherché à coordonner l’action des comices agricoles du département, ces réunions de propriétaires et de fermiers d’un arrondissement, travaillant à l’amélioration des techniques agricoles.

      Une mise en valeur du patrimoine
      Conformément à ses statuts, la Société d’émulation entendait également jouer un rôle moteur en matière de mise en valeur du patrimoine vendéen.
      Grâce à une revue annuelle de plusieurs centaines de pages – l’Annuaire de la Société d’émulation de la Vendée – elle a porté à la connaissance du public un nombre considérable de documents anciens exhumés de collections privées ou de fonds d’archives inexploités ; elle a publié des rapports de fouilles archéologiques, des biographies de personnages célèbres ou inconnus ayant marqué l’histoire de la Vendée, fait découvrir l’histoire de lieux, de monuments et d’événements marquants.
      Elle a diffusé les travaux de grandes figures de l’érudition, tels que Benjamin Fillon, Charles Dugast-Matifeux, Marcel Baudouin, pour ne citer que les plus connus.

      La qualité scientifique des travaux ainsi réunis peut paraître assez inégale aujourd’hui, mais au XIXe siècle, alors qu’il n’existait pratiquement aucune structure publique de recherche et que les élites provinciales ressentaient le besoin de découvrir ou de redécouvrir les richesses de leur « petit pays », la Société d’émulation de la Vendée permit de rassembler un savoir inédit dans des domaines aussi divers que la géologie, l’archéologie, la toponymie, le folklore, la linguistique, l’architecture, la généalogie, l’histoire.

      Dynamiser la vie culturelle
      Elle chercha également à agir sur la vie culturelle du département. C’est ainsi par exemple que, dès ses premières années d’existence, elle milita pour la création d’un musée départemental destiné à accueillir diverses collections, dont certaines acquises par elle-même (minéraux, monnaies anciennes, archives, trouvailles archéologiques, peintures, etc.) ; elle encouragea l’édification de monuments commémoratifs, publia les œuvres de poètes ou de dramaturges vendéens.
      En 1970, la Société prit le statut d’association à but non lucratif et rénova ses statuts. Elle se donna alors pour but de « promouvoir et approfondir la connaissance de la Vendée dans tous les domaines, l’étude de l’histoire et de l’archéologie régionales, de la géographie physique et humaine, de la vie économique et sociologique du département, du mouvement des arts et des lettres » (statuts déposés en préfecture le 13 mai 1970). Il n’était plus question de son intérêt pour l’agriculture, dépassé depuis un siècle par bien d’autres préoccupations.
      Ces statuts gouvernent encore aujourd’hui la Société.


      Voir aussi : Historique de la Société d’émulation de la Vendée (site des Archives départementales de la Vendée)